[ Syndrome du nid vide ]

Cet article et ce sujet m'ont été demandés par une journaliste de  « Parole de mamans »  https://paroledemamans.com/ où je publie quelques uns de mes textes. 


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« Mes chers parents  
je pars
Je vous aime mais je pars
Vous n'aurez plus d'enfants
Ce soir » 
Nous sommes tous conscients que nous ne faisons pas d’enfants pour nous mais que notre rôle de parent est bien de leur apprendre à être responsables, indépendants et autonomes pour leur prochaine vie d’adulte. Mais voilà, cette jolie théorie n’est pas toujours aussi évidente dans la pratique quand cette émancipation vient se mettre en place et que nos tout-petits quittent la maison pour vivre leur vie … sans nous. Nous sommes alors partagés entre joies, bonheur, fierté, mais aussi tristesse.
Tant qu’ils sont avec nous, nous pouvons continuer à veiller sur eux, à les protéger, et à partager le même toit que nous, ils doivent se soumettre à nos règles. Tout cela nous permet de garder sur eux, un contrôle et de rester actif dans leur éducation.

Nous vivons alors au rythme de nos enfants.

Quand ils s’en vont, ce sentiment d’appartenance nous échappe et cela peut s’avérer extrêmement difficile à vivre. Un vide immense s’installe, nos repères sont bousculés, une sensation d’inutilité peut même s’en dégager.
Maman en garde alternée, je connais déjà cette impression d’abandon quand mon fils rejoint son papa, une semaine sur deux. Je me suis parfois demandé si cette séparation me préparait à l’avenir ; pour le jour où il aura son propre chez lui et qu’il ne sera plus obligé de trimballer ses affaires d’une maison à une autre. J’essaie de combler mes jours sans lui pour ne pas sombrer dans la mélancolie mais je ne suis assurément pas encore mûre pour un éloignement total.
Oui, l’heure venue, il y aura inévitablement un temps d’adaptation un peu désagréable, un manque certain, un quotidien différent, et si profiter de nos enfants ici et maintenant est essentiel, il faut aussi savoir s’imposer une vie sans eux, dès aujourd’hui.
Que celle-ci soit professionnelle, ou par des activités autres, à chacun de trouver son épanouissement personnel qui, un jour, viendra remplir ce silence et cette absence.
« Le syndrome du nid vide » est bien réel et la dépression une vraie conséquence si on n’y prend garde.
Nos enfants ne nous appartiennent pas. Comme l’écrit Khalil Ghibran, « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu'ils soient avec vous, ce n'est pas à vous qu'ils appartiennent. »
Cette notion doit rester présente dans notre esprit pour nous rappeler que nous ne sommes pas que des parents. Nous devons conserver notre statut de femme ou d’épouse (d’homme ou de mari). Tenter de garder l’équilibre entre nos différents rôles car si l’on oublie l’un d’eux, quand les enfants partiront, il ne restera que des individus n’ayant plus grand-chose à partager.
Et puis, nous devons absolument éviter que nos enfants se sentent coupables de vivre leur vie parce que nous ne saurions pas faire face à leur liberté.
Sachons être présents sans excès pour les guider jusqu’à cet envol, faisons en sorte qu’ils sachent, que même à l’autre bout du monde, nous serons toujours là pour eux. Nous deviendrons alors leur refuge.
Les savoir heureux dans leur nouvelle vie fera notre bonheur et notre plus grande satisfaction sera d’avoir réussi notre mission de parent !
© Une semaine sur deux - Article sur le site, disponible ici

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