[ Je te dis non, parce que je t'aime ]

Quand on devient maman, nous puisons beaucoup d’énergie à trouver le « juste » équilibre ; en tant que mère et épouse à la maison mais aussi, et avec, notre vie professionnelle.

Et si on est une maman (ou un papa) séparé(e), il faut également savoir doser nos positions entre tolérance, éducation et autorité.
Nos petits mômes sont avec nous une semaine sur deux, parfois plus, parfois moins.
Comme je le répète souvent, le temps nous est compté, et profiter de « nous » devient notre seule priorité.
On se rend alors un peu plus laxiste sur certaines règles de vie parce qu’on ne souhaite pas, on ne veut pas que notre mi-temps soit consacré uniquement à crier, sévir ou punir.
On veut juste remplir notre semaine de câlins, de bisous, de rires, de « t'es trop gentil(le) » et puis ne nous voilons pas la face, nous voulons éviter de devenir « le méchant parent » pour s’entendre dire : « je suis bien mieux avec papa (ou maman) ».
Alors, on aura tendance à gâter, surgâter même, comme pour compenser un manque ou par culpabilité aussi, sans doute.
Oui, dans ce contexte particulier, il devient plus compliqué de dire « non » à son enfant.

Pourtant, je constate, avec mon garçon dont le caractère s’affirme de plus en plus, du haut de ses 8 ans, que la privation n’est pas perçue comme un manque d’affection.
Car, une de mes craintes après la séparation, était de croire que ma fermeté impacterait sur notre complicité.

Les limites définissent un cadre rassurant bien plus qu’elles ne briment. Il est essentiel pour un enfant, de connaitre, dès son plus jeune âge,  la frustration pour être en mesure, plus tard, de faire face aux différentes insatisfactions de la vie, que nous connaissons toutes et tous, un jour ou l'autre.
Et si mon fils l'aura compris bien assez tôt, avec la séparation de ses parents,  lui rappeler qu’il ne peut pas toujours tout avoir, que parfois il faut savoir différer son plaisir, ou simplement renoncer à vouloir ; c’est lui permettre de devenir responsable, indépendant et autonome dans sa prochaine vie d’adulte.

Savoir dire « non », ce n’est pas priver son enfant d’amour mais bien au contraire, l’aider à grandir.

 « « La seule autorité est celle qui grandit l’autre » 

Michel Serres


© Une semaine sur deux

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