[ HB ]

Aujourd’hui nous sommes vendredi, il est 6h20. 
(publication programmée, là, pour de vrai, je dors)

Je suis née un vendredi, à 6h20 … il y a 39 ans.

C’est bizarre je n’aime pas bien les chiffres impairs, allez donc savoir pourquoi 
#unesemainesurdeux
#semainepaire

J’ai souvent été « la plus jeune » dans mon cercle amical, professionnel, … et je n’aime pas bien me faire détrôner de ce titre.

Pourtant ce 23 mars 2018, à l’aube des 40 ans, bizarrement je ne veux me sentir ni déprimée, ni dépitée.

Oh que oui j’aimerais pouvoir enlever 6 à 8 années sur mon corps, estomper quelques rides, faire disparaître ces @&#$ de cheveux blancs, assumer une nuit écourtée sans mettre dix jours à récupérer, me foutre de mon horloge biologique en me vantant d’être encore «super  jeune » pour être de nouveau maman !

.../...

Je n’ai pas de baguette magique et vous ?

Alors autant essayer de vivre au mieux ces passages inéluctables n'est-ce pas.

Et puis il y a suffisamment de stress et de difficultés dans une année de vie pour se lamenter parce qu’il y a désormais une bougie supplémentaire sur le gâteau

On vieillit sur le plan physique certes mais on s’embellit avec la maturité  (à part, peut-être, quelques exceptions ) 
On est plus forte, plus confiante, on s’assume enfin (ou presque), on acquiert une certaine stabilité et un équilibre émotionnel, on se sent plus sensuelle aussi, plus vivante.

Les anniversaires sont souvent période de rétrospection et sur cette décennie écoulée, je me rappelle quelques évènements marquants :

- Ma belle fête des 30 ans,
- La naissance de mon Amour de Titou
- Ma séparation,
- La garde alternée,
- Un amour impossible,
- La perte de mes grands-parents chéris.

Des joies, des drames, comme tout à chacun.

Alors je sais que je vais encore connaitre des déceptions, des petites, des grandes mais aussi du bonheur parfois léger, parfois inoubliable, ... d’ici les heures, les jours, les mois, les années à venir mais je ne veux surtout pas les manquer, et si, pour agrandir ma collection de souvenirs, il me faut une autre ride et un nouveau cheveu blanc, alors je veux bien me résigner ! (Un jour, mon prince viendra, je serai vieille, grosse et moche et ce sera bien fait pour lui !)

Je ne peux pas m’empêcher de vieillir mais je peux sûrement m’éviter de m’inquiéter de vieillir.

Si je l’accepte, si je suis sereine et apaisée alors je serais belle à travers mes 39 ans

On dit souvent que l’âge est dans la tête moi je crois qu’il est dans le cœur.
S’aimer avec ses imperfections, pour se regarder « mûrir » avec compassion et bienveillance.

Voilà comment je souhaiterais apprivoiser ce nouvel « Happy Birthday »
En faisant fructifier ma « bonne santé du moment » pour ajouter de la vie à mes 60 prochaines années ! (ben ouais l'espoir fait vivre c'est bien connu !)

Cette vie qui m’a été donnée un vendredi 23 mars 1979 à 6h20.


« Il faut beaucoup de courage pour aimer les femmes marquées par le passé, celles qui ont un fort caractère mais un bon cœur. Il faut beaucoup d’amour pour soigner les blessures et les désillusions. Mais par-dessus tout, il faut être intelligent, parce qu’elles sont si matures et si expérimentées qu’elles ne croient plus à ce qu’elles ressentent, mais plutôt à ce que vous êtes prêts à faire pour elles. »
« Walter Riso »

[ Rosacée oculaire ]


Je ne crois pas avoir encore évoqué la fragilité singulière de Titou. 

Il souffre d’une rosacée oculaire accompagnée de blépharite. 

C'est-à-dire une inflammation du bord libre de la paupière là où se trouvent les cils. C’est un dysfonctionnement des glandes de Meibomius qui se bouchent et s’enflamment.
Il faut les vider régulièrement en massant les paupières après avoir appliqué un masque chaud pour ramollir les sécrétions. Il faut aussi lutter contre la sécheresse oculaire en appliquant des larmes artificielles et des collyres.

Cette pathologie a été diagnostiquée à l’âge de 2-3 ans en même temps que son hypermétropie.

Je me rappelle le surprendre en train de se « taper » les yeux dès qu’on allumait la lumière. 

Nous l’avions alors emmené consulté un médecin ophtalmologue. J’étais loin d’imaginer qu’il pouvait avoir une sensibilité particulière à ce niveau-là et je ne pensais pas ressortir de ce rendez-vous avec une ordonnance pour des lunettes et des gouttes à administrer. 

3 ans plus tard, l’état de ses yeux ne s’améliore pas, je dirais même que nous avons atteint une phase critique. Sa vue pourrait diminuer de manière irréversible. 

Je m’explique :

"L'hypermétropie est le plus souvent due à un œil trop court. L'hypermétrope a des difficultés pour voir de près et pour lire, il voit généralement assez bien de loin. Contrairement au myope qui n'est gêné que pour voir de loin. Chez les enfants, avec la croissance, leurs yeux s'allongent et elle se corrige d'elle-même, généralement vers l'âge de dix-douze ans. Par contre il arrive qu'un enfant ait une hypermétropie forte. Elle ne s'améliore souvent pas ou peu avec le temps."

Et la rosacée oculaire de Titou accentue de manière considérable son hypermétropie.

Le traitement prescrit est assez contraignant et ces quelques derniers mois, son père et moi avions relâché la pression, encouragés par les bons résultats obtenus au mois d’octobre 2017 après notre rendez-vous trimestriel avec le spécialiste.

Bien mal nous en a pris, puisqu'à la dernière consultation de Titou chez l’ophtalmo (février 2018), celui-ci nous a alerté sur l’inflammation importante de sa cornée avec une incidence sérieuse sur la qualité de sa vision mais surtout, si sa vue continuait de baisser, les conséquences seraient dommageables. En effet, si on atteint un seuil critique (3/10°) on ne pourrait plus revenir en arrière, sa vue ne pourra plus jamais se corriger (…)

Vous imaginez bien comment j’ai culpabilisé d’avoir diminué mes efforts sur les soins quotidiens. 

Nous revoilà donc avec un traitement intensif, 3 collyres différents avec des prises de 3 à 10 fois par jour (!)

Un masque chauffant le soir (et matin...) en complément d’un massage des paupières, une crème à appliquer avant le coucher. 

J’ai même dû mettre en place un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) à l’école pour qu’ils puissent lui administrer les collyres tout au long de la journée.

Il y a des enfants asthmatiques, allergiques, diabétiques … le nôtre à une rosacée oculaire.

Il existe aussi des maladies bien plus graves et nous savons relativiser. 

Je reste cependant très inquiète pour la suite car je ne perçois aucune amélioration depuis un mois. 

Cela fait désormais partie de notre quotidien, de son quotidien, alors on n’en parle presque pas ou peu, même si, souvent, ce rituel journalier est pesant et lourd pour lui (comme pour nous).

C'est pourquoi aujourd'hui, il me tient à cœur, par cette précision, de souligner son courage et sa docilité car ce n’est pas, ne l'oublions pas, une routine ordinaire dans la vie d’un petit garçon !

Cette maladie, cette fragilité, ne lui enlèvent rien de la beauté de ses yeux bleu-vert ♥

Ses yeux que je me dois désormais d'admirer à travers des verres anti-reflets.



[ Partir ]


Depuis quelque temps, l’envie de partir se fait ressentir en moi.
Mais partir, vraiment, pas juste le temps d’un week-end, non genre pour toute la vie.
Déménager, changer de région, changer de travail, tout recommencer à zéro … ailleurs.

C’est une idée, une envie, qui n’aurait jamais pu émerger dans mon esprit,  il y a quelques années.
Mes racines étaient ici, il m’était inconcevable d’imaginer m’éloigner de mes origines, de mes monts du lyonnais, de mes parents, de mes sœurs.

Mais avec le temps, les épreuves, les remises en question, on se rend compte que l’on n’est peut-être pas aussi proche de sa famille qu'on l'aurait souhaité. 
On se sent moins dépendante.
On apprend à vivre et gérer seule son quotidien, alors pourquoi pas ?

Autre part, je pourrais acheter ma petite maison dans la prairie, les prix sont parfois plus abordables qu’ici. Je chercherai un nouveau travail, je ferai de nouvelles connaissances, mes amis, ma famille devront venir me voir tout un week-end ou même passer quelques jours et peut-être que cet éloignement nous rapprocherait finalement.

Alors qu’est-ce qui me retient ? Mon fils bien évidemment !

Titou aura seulement 7 ans dans quelques mois. Comment partir.
Renoncer à mes 7 dodos,  « une semaine sur deux »,  pour l’avoir seulement deux week-ends par mois.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette idée m’a traversé l’esprit, mais il a encore besoin de moi auprès de lui et il me manquerait beaucoup trop.
Je ne peux pas le soustraire à son père non plus, je n’en ai ni le droit, ni l’envie.

Son papa, son école, ses copains, toute sa vie à seulement 10 minutes de ma maison.
Je ne peux décemment pas partir en l’emmenant avec moi et comment partir sans lui. Mon bébé, mon seul bébé ♥

Pourtant si vous saviez comme l’envie de m’évader est là.
Peut-être que je cherche à fuir quelque chose, sûrement même.
Mais quoi donc, qui donc ?
Je n’arrive pas à savoir ce à quoi je veux échapper. Mon passé ? Mon futur ?

Et si c’était juste le sentiment de ne plus avoir ma place ici, de ne plus avoir d’attaches, hormis mon petit cœur de titou.

Alors on verra quelle tournure prendra ma vie ces quelques prochaines années, mais il se peut bien, que lorsque mon fils aura assez d’autonomie et d’indépendance, quand la garde alternée aura atteint ses limites, ... que je boucle ma valise pour aller vers d’autres horizons.

© Une semaine sur deux

[ Complicité ]

Ce week-end, j’ai décidé de me mettre à la course à pied.
Ce n’est pas ma première tentative, et ce n’est certainement pas mon sport préféré. Mais j’aimerais bien me débarrasser de mes quelques kilos superflus avant cet été et en complément d’une alimentation équilibrée c’est (malheureusement) l’activité sportive la plus efficace il me semble.

J’ai attendu d’avoir mon titou avec moi, pour m’y mettre, histoire de trouver LA motivation. Il prendrait son vélo, je le suivrai et on commencerait par une courte durée…  
Mon plan d’action était parfait. Mais c’était sans compter sur le « syndrome d’imitation » chez l’enfant : « Maman, je veux courir avec toi !! »
Après réflexion, je me suis dit pourquoi pas, à 6,5 ans, il a des jambes toutes neuves et il n’y a pas d’âge pour commencer.
Nous sommes donc partis, gonflés à bloc, tous les deux avec nos montres connectées et nos écouteurs de musique (ben oui c’est tout pareil que maman ou pas...)

1,2,3 partez !

A 500 mètres de la maison,  j’ai dû faire face à la dure réalité : titou est une pipelette et ses jambes une illusion d’optique certainement (…)

Ce fut, malgré tout, une jolie balade, un de ces moments de complicité que nous affectionnons tant.

Il est là, le bonheur !   

Peu importe si l’objectif premier s’est quelque peu égaré en chemin,  prendre ce temps avec lui vaut bien tous mes bourrelets du moment !

De cette garde alternée, c’est cette complicité qui m’est offerte qui me fait parfois aimer n’avoir qu’un seul enfant.
Cette tendresse particulière qui nous unie, je sais qu’elle est liée à la situation mais aussi et sûrement parce qu'il est un enfant unique.

Dans chaque vie, il y a des avantages et des inconvénients et si je sais très bien reconnaitre mes inconvénients, je sais aussi apprécier mes avantages.

Ces instants que je qualifie de « parfaits » existent pour chacun d’entre nous, séparés, unis, enfant unique, famille nombreuse, ils sont identiques et  différents à la fois.
C’est toute la richesse de nos destins.

Voilà, nous sommes rentrés, fiers de notre parcours « bon pour la santé » et nous avons dégusté une pomme au four (si) légèrement recouverte de miel,  en guise de réconfort !
Et tant pis pour mes kilos, ils attendront bien « une semaine sur deux ».

Il est là le bonheur ! ♥♥♥

© Une semaine sur deux