[ Garde alternée ou l'amour en double ]

Vendredi.

Dans quelques heures tu t’en iras retrouver ton père.
Depuis que nous sommes levés, les mots « tu vas me manquer maman » résonnent en bruit de fond.
Ma réponse « oh toi aussi » fait écho.
Tu me dis que tu es content de revoir papa mais que les vendredis te sont partagés entre joie et peine.
Je le sais et je te rassure ; le sentiment des retrouvailles est plus fort que celui de la séparation.

Notre semaine était riche, tu me laisses le cœur comblé de jolies choses, de souvenirs plaisants et je suis sereine devant ton départ.

La fin de journée est là et tu prétextes vouloir jouer au ballon dehors mais je sais que la vraie raison est de pouvoir guetter l’arrivée de ton papa 😉.
Pour preuve, tu n’as pas shooté une seule fois dans ce ballon qui te sert de siège, ton regard est fixé sur l’entrée du lotissement 😆.
Au même moment, je saisis un courrier important pour mon travail et pourtant je ne peux pas empêcher mon esprit de divaguer.

Chaque vendredi tu es tout aussi impatient de retrouver ton parent absent.
Il y a de l’excitation et de l’amour dans tes paroles, dans tes gestes et dans tes actions.
7 jours, 7 dodos, c’est le maximum qui est supportable à ton cœur (à nous aussi c’est certain !).

Pas plus tard que dans l’après-midi, au bord de l’eau, nous nous sommes allés à quelques confidences et je crois me souvenir de t’avoir soufflé à l’oreille, que ces semaines en alternance augmentait l’attachement entre nous.
Oui, je me suis surprise moi-même, à te déclarer que si on se voyait tout le temps, on s’aimerait c’est indéniable, mais pas de la même façon…

Il y a cette phrase qui dit « je t’aime davantage quand tu n’es pas là », car je pense sincèrement que la distance amplifie cette affection qui devient alors presque comme fantasmée.
L’absence, le manque, la privation, nous aurons donc offerts ce magnifique cadeau ; l’amour en double.

Un amour partagé et un amour à distance.
C'est celui-ci qui donne à nos retrouvailles ce petit goût de bonheur magique. Finalement, ce sentiment est une vraie chance ! Et nous le vivons une semaine sur deux.



C’est à cet instant que je réalise, encore une fois, que nous avons réussi quelque chose. Ce n’est certainement pas ce que j’avais imaginé, loin de là. Ce n’est pas là que j’espérais notre succès mais c’est un fait ; nous avons réussi notre séparation et nous avons assuré à notre enfant un équilibre familial au sein même de la garde alternée.

Aujourd’hui je suis en manque de tout ton être, mais comme je l’ai écrit un peu plus haut, mon amour s’intensifie à chaque fois que je suis en carence de toi.
Je sais que dans quelques jours, je pourrais laisser se transformer toute cette absence en câlins, en bisous, et elle s’estompera au son de tous nos mots d’amour : « tu m’as manqué », « je suis content(e) de te revoir » « t’es belle (beau) » « j’ai plein de trucs à te dire » « apéro ! » 😜.

Mais surtout je pourrais me remplir de tous tes « je t’aime »… 💖

“C'est quand la distance s'impose que l'amour transparaît le plus. Le vide de l'absence nous fait aimer plus fort. Ce sont tous les souvenirs qui nous reviennent et les larmes qui nous montent aux yeux qui prouvent à quel point on déteste être séparés.”

© Une semaine sur deux 

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