[ Seule ]

Dimanche.
Le soleil est revenu.
Envie de me balader.
Personne pour m’accompagner, mais c’est souvent que je vais marcher avec juste moi-même.
Sentiment étrange aujourd’hui ; plus j’avance, plus je marche, et plus je me sens seule.
Plus je m’attarde sur le ciel bleu, la nature verte, le chant des grillons, plus le vide m’habite.
Je croise les cyclistes, les couples, les familles et je sais que ma journée sera différente de la leur.
Il n’y aura pas de barbecue, pas de chamaillerie sur qui débarrassera la table, personne pour m’empêcher de terminer mon bouquin, pas de sortie à vélo…
Même en recomposant officiellement, peut-être, un jour une famille, j’ai conscience que la mienne sera désormais toujours incomplète, une semaine sur deux.
Et il est bien possible que ce soit un leurre de croire que cette stabilité retrouvée (mais tant espérée) comblera un jour cette sensation d’absence affective intérieure.
C’est terrifiant d’ailleurs de voir à quel point je peux être tellement vivante en dehors et tellement vide en dedans parfois.
Avoir ce grain de folie qui me donne ce charme irrésistible et cette hypersensibilité qui me rend si vulnérable et fragile.

Oui, voilà quelques jours que mon néant est réapparu. Lui et moi on cohabite depuis bien trop longtemps maintenant. Je voudrais le vomir pour m’en débarrasser à tout jamais.
Mais je dois juste apprendre à vivre avec et attendre qu’il s’en aille, comme à son habitude.
Il s’estompe parfois après quelques larmes mais il ne disparait jamais totalement, il se terre bien profond dans mes entrailles pour ensuite venir jouer à cache à cache avec mes humeurs et mes émotions. Non, coexister avec lui n’est vraiment pas chose aisée.
Tantôt, il veut prendre toute la place et je dois me faire violence pour réapprivoiser l’espace et apaiser ce qu’il est venu chahuter.
Amicalement je suis très entourée et même si certain(e)s m’aident quelquefois à traverser ce désordre émotionnel passager, ils n’arrivent pas non plus à remplir ce sentiment de viduité que je ressens et que je suis seule à pouvoir humaniser.

Il y a une différence entre « solitude » et « solitaire ». Le premier est subit, le deuxième est un choix. Et moi je vis avec ces deux paradoxes.

C’est étrange (et très compliqué) n’est-ce pas, d’aimer parfois être seule mais d’avoir très peur d’être seule et d’attirer à soi des situations qui vous font vous sentir seule.
Que ce soit dans le choix de mes partenaires ; j’ai souvent été attirée par des hommes (très) indépendants, et plutôt frileux à l’engagement qui préserve leur espace de vie.
Et puis n’avoir qu’un seul et unique enfant ; une semaine sur deux. 

« Fuis moi je te suis ». 
Alors, la solitude, karma ou destinée ?

Cette semaine, je posterai mon article « Ma solitude » écrit il y a deux ans. 
Même si j’évoque plutôt mon côté solitaire que le manque affectif.
C’est intéressant de pouvoir suivre son évolution et s’apercevoir que l’on progresse ou… que l’on régresse.

C’est le jeu de la vie. Il y a des jours où l’on gagne et des jours où l’on perd.

© Une semaine sur deux


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